Le cloud favorise la dématérialisation

Factures, bulletins de paie, contrats, appels d'offres : de plus en plus de procédures se font numériquement.

Du bon de commande au paiement, des procédures douanières au crédit documentaire : de plus en plus d'entreprises et d'administrations acceptent désormais les procédures totalement dématérialisées. Un avantage certain pour les entreprises qui peuvent réaliser ces tâches directement dans leur système d'information, économisant ainsi le travail de saisie manuelle, de mise sous pli, d'impression, d'archivage manuel avec tous les risques d'erreurs inhérents. En principe…

En réalité, la dématérialisation n'est pas toujours simple à manier. Editer une facture papier pour un client étranger supposait déjà de se conformer à certaines règles locales, fiscales notamment. De fait, il faut aussi apprivoiser les pratiques du pays en matière numérique : est-il, ou non, impératif de signer électroniquement les documents ? De quelle façon ? Quelles sont les règles d'archivage, les contraintes de localisation des données ? « En Italie, par exemple, toutes les factures émises pendant un mois doivent être regroupées et signées en bloc ». Si aucune signature électronique n'est nécessaire aux Etats-Unis, la plupart des pays européens l'imposent, mais avec des méthodes légèrement différentes. Même l'EDI - le système d'échange de données informatisé utilisé couramment depuis déjà une quinzaine d'années par certaines industries - voit ainsi ses standards varier selon les pays et les industries concernées !

Des pratiques différentes selon les pays

Dans ces conditions, « le cloud est une façon d'externaliser la complexité réglementaire et technique », résume Jérôme Martin, associé chez BearingPoint. « Pour les petites entreprises, il est quasiment indispensableCependant, l'archivage électronique, par exemple, n'est pas à la portée de tous ! »

Aujourd'hui, il est possible de recourir au cloud pour orchestrer les échanges EDI vers n'importe quel partenaire dans n'importe quel pays, éditer et archiver quasiment tous les documents les plus courants à l'international : bulletins de paie, bons de commande, factures, contrats… Mais aussi gérer ses demandes de visas. De leur côté, les places de marché électroniques B to B comme celle d'Ariba (groupe SAP) ne se contentent plus de mettre en relation les entreprises (fournisseurs et acheteurs). Elles intègrent la dématérialisation de leurs transactions. D'autres offres sont encore très émergentes, comme le paiement ou la gestion du crédit documentaire multibanque et multipays. « La dématérialisation est le secteur du cloud qui connaît la croissance la plus rapide », analyse Olivier Lallement, senior manager Digital Consulting chez Deloitte. « Et le mouvement est loin d'avoir atteint son apogée, renchérit Jean-Michel Bérard. Si toutes les factures que nous traitons nous parviennent via les systèmes d'information de nos clients, la moitié environ est ensuite envoyée par la poste ! »C'est dire le potentiel de croissance. 

(Source Les Echos : http://www.lesechos.fr/thema/entreprise-digitale )